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Croisement dans un monde covidé

C'est comme le retour du printemps. En avance. On a beau n'être qu'à la mi-janvier, la lumière est là, après des semaines d’absence. Même rasante, sa seule présence est chaleureuse. On ne supporte déjà plus ni ses gants ni son bonnet, restés dans les poches, quand bien même il neigeait ici même deux jours auparavant.

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Rencontres

Jacmel

Apa li pati!

– Et alors ? De qui parles-tu ?

– Le gars-là, le jakopievèt...

– Hum... pas remarqué.

Et il se resservit. C'est vrai que ce soir-là, c'était pas petite affaire, en tout cas. Les hôtes avaient préparé tout ce qui pouvait les réjouir en matière culinaire : plats typiques ou inconnus, kibi des Syriens, konparèt à la noix de coco, certains servis dans des kalabous, des fruits comme le savoureux chadèk. Et à boire : délicieux boubouy, mabi qui faisait retourner la tête et pour les soulads, on n'avait pas oublié les begas.

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Buzzwords

Texte de 2008

Deux hommes d’affaire à cravate dans un café montréalais ou ailleurs... L’un explique un nouveau projet informatique à l’autre qui sirote son café les épaules basses et l’air très concerné. Les mains du parleur assurent une chorégraphie sans surprise mais pourtant si importante sur une musique dont la monotone monodie appuie sur les grands classiques : « systémique », « maillon », « couche technologique », « application », « Microsoft », « fédéral », « provincial », « mesurable », « vérifiable », « nouveau paradigme », « indépendamment de l’outil », « sécurité », « la compétition »…

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La place

– Messieurs, je nous ai réunis aujourd’hui pour nous entretenir des moyens d’investir la place que vous savez. Il n’est plus le temps de tergiverser, ni d’évoquer la nécessaire patience de travaux d’approche. L’audace sourit aux audacieux et… euh… la fortune ricane des… velléitaires et des... procrastinateurs!
– Fort bien, fort bien, Monseigneur. Votre farouche volonté est légitime ainsi que votre envie d’en découdre, toute naturelle. Cependant, voyez-vous, il serait bienséant de nous rappeler la mésaventure de la fois précédente, où nous nous brûlâmes…
– Ce sera différent cette fois!
– L’âme, trop ardente encore…

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Au 40 de l'avenue

« Moi, je suis Napoléon, et toi, Lafayette. » ou bien avions-nous choisi chacun pour soi-même nos noms de code ? Pour moi, je l’avoue, c’était d’abord une référence aux deux chiens des 101 Dalmatiens, même si j’avais une vague idée du Lafayette original et que porter son nom avait du panache. Mais je comprenais aussi que pour Fabrice, il y avait quelque valeur supplémentaire à prendre le nom de Napoléon — que je connaissais beaucoup moins bien alors — et qu’il avait pris la meilleure part dans ce partage.

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Y en a un seul !

Un samedi matin, au collège du Bel-Air, en contrôle d’histoire portant sur la Première guerre mondiale. La veille, hébergé chez des voisins, j'avais passé la soirée à étudier les opérations militaires plongé dans un très gros et très vieux livre d’histoire aux pages odorantes et aux illustrations collées et protégées de papier de soie.

Alexander Von Kluck

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